31
«mostrant en los pits dues pomes de
paradís»
[montrant sur sa poitrine deux pommes de
paradis]
(c. CXVIII).
32
Dominique GROS, Le sein dévoilé, Stock, Paris, 1987, p. 258.
33
«La
liaison est immémoriale dans l'imaginaire humain entre la mer, la mort
et la mère
__la mort pouvant du coup y devenir,
sous l'influence de la mère, un pouvoir de renaissance; ou la
mère, au contraire, une figure de la mort.»
dans
Encyclopédie des symboles, Le
livre de poche, Paris, 1996, p. 405, à l'article «MER». Sans
aller plus loin, nous pouvons penser à Médée, l'un des
personnages des
Héroïdes d'Ovide, où
Martorell a puisé tant de matière pour son roman, citée
deux fois dans le deuxième quart de l'œuvre et deux autres fois dans le
troisième quart: «Mira què féu
aquell ficte Jason
__e molts altres que nomenar-te'n
poria__, e quanta fon la pena que la trista de Medea
passà, que, matant a sos fills e aprés a si mateixa, sos mals
hagueren fi....»
[Vois ce que fit ce perfide Jason
__et beaucoup d'autres que je
pourrais te citer__, et combien fut grande la peine
qu'endura cette triste Médée qui abrégea ses maux en tuant
ses enfants et en les accompagnant dans la mort...]
(c. CCIX).
34
«Senyor, dix Tirant, hui tot lo dia tinc gran dolor de
veintrell.»
[Sire, dit Tirant, depuis ce matin mon estomac
me fait souffrir.]
(c. CXXXI); «L'Emperadriu respòs que la dolor del cap ab la
passió del ventrell no l'havien deixada en tota la nit dormir ni reposar
fins que les esteles del cel se foren amagades»
[L'Impératrice répondit que
toute la nuit la migraine et de violentes coligues l'avaient
empêchée de dormir et de se reposer, jusqu'à ce que les
étoiles se furent éteintes]
(c. CCLXII).
35
Est-il
besoin de rappeler que la symbolique du puits n'est pas seulement
négative, tant s'en faut, en particulier dans la tradition
chrétienne. Mais c'est une valeur non pertinente ici. Dans
Tirant, le puits est un piège:
«Com lo virtuós Rei ermità véu
los moros dins lo portell, féu un poc detenir la gent sua, així
com aquell qui era en la guerra e en les armes destre, e véu aturar los
moros per les nafres de la llavor dels espinacs, e altres que caïen en los
pous, qui eren coberts de rama e, dessús, terra.»
[Lorsque le bon Roi ermite vit les Sarrasins
engagés dans la brèche, il fit ralentir ses gens, en capitaine
rompu à la guerre et aux armes. Observant que les Infidèles
s'arrêtaient à cause des blessures occasionnées par les
chausse-tropes, tandis que certains d'entre eux tombaient dans les puits
(= trous)
recouverts de branchages masqués de
terre]
(c. XXIV)
; c'est une prison d'infamie: «ab los ulls oberts voleu entrar dins lo pou de perpètua
infàmia.»
[les yeux grand ouverts vous voulez entrer
dans le puits de perpétuelle infamie.]
(c. CCXXVII).
36
Pour la genèse de ce corbeau, on se référera, par exemple, à Martí de RIQUER, «Joanot Martorell i el Tirant lo Blanc», introduction à son édition du roman, Barcelona, Ariel, 1982, p. 74.
37
Petit dictionnaire des symboles, o. c., p. 85.
38
Encyclopédie des symboles, o. c., p. 163. Ce sens
macabre se retrouve dans Tirant même: «Car en
aquell cas la mia ànima estava tan adolorida com pensava que la mia
trista sepultura seria que voltors, e corbs, e altres aucells de rapina la mia
trista carn així haguessen a menjar.»
[Car alors mon âme souffrait le martyre
en pensant que ma triste sépulture serait les vautours, les corbeaux et
autres oiseaux qui se repaîtraient de ma pauvre chair.]
(c. CCCLXXIII). On le trouve aussi chez
Roís de Corella: «e, com a corps e ocells
immundes, dels pudents ossos dels morts animals, ab sol·licitud no poca,
cercam les medul·les»
[et, comme les corbeaux et les oiseaux
immondes, dans une hâte fébrile nous recherchons la moelle des os
puants des charognes]
(Escriu Medea a les dones la ingratitut e
desconeixença de Jàson, per dar-los exemple d'honestament
viure).
39
«Espill en lo qual
lo saber divinal se representa»
[Miroir dans lequel se montre le savoir
divin]
lit-on au chapitre CDXXVIII de
Tirant et chez Roís de Corella
(Lletres del príncep don Carles a
mossèn Corella).
40
Juan-Eduardo CIRLOT, Diccionario de símbolos, Labor, Barcelona, 1992, p. 195.