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1

Le Hasard est une notion capitale dans les écrits sur la bohème. C'est elle-aussi qui guide les pas des héros picaresques et quichottesques. Le Hasard, enfin, préside la destinée de Max, être ballotté par les voix de l'Histoire et la sirène de la Fortune, qui ne fait que se dérober (le billet de loterie), le menant inéluctablement à une impasse (le palindrome que constitue le numéro du billet de loterie 5775 ne renforce que trop cette idée d'enfermement, de circularité ou de spécularité, elle-même sclérosante).

 

2

Nous citons l'édition d'Alonso Zamora Vicente, Madrid, Espasa Calpe, 2006.

 

3

«Por ello, durante años, fue concibiendo esa obra sin par que resume y concentra lo mejor de nuestra literatura en este siglo. Elegía de esa bohemia que Valle-Inclán vivió y conoció y comprendió durante toda su bohemia vida y de la que se libró, pero de la que conservó siempre un recuerdo imborrable. De otro modo, Luces de bohemia hubiera sido imposible» (José Esteban et Anthony N. Zahareas, Los proletarios del arte, Introducción a la bohemia, Biblioteca Bohemia, Celeste Ediciones, 1998, p. 17).

 

4

«Perder no sería carecer de éxito. Perder no podía ser simple mala suerte en la vida. Perder entraba en la categoría sublime de una actitud. De un modo de encarar la vida, mitad anarquista, mitad aristocrática» (Luis Antonio de Villena, Biografía del fracaso, Barcelona, Editorial Planeta, 1997, p. 74).

 

5

A la scène 2, Max déclare qu'il faut ressusciter le Christ («Hay que resucitar a Cristo», p. 57); à la scène 8, il s'identifie à lui («He sido injustamente detenido, inquisitorialmente torturado. En las muñecas, tengo las señales», p. 128).

 

6

Alejandro Sawa, Iluminaciones en la sombra, Editorial Alhambra, Madrid, 1977, p. 110.

 

7

Le protagoniste de ce premier roman bohème, Elías Gomez, a écrit une pièce théâtrale qu'il essaie de «placer»: La Calle de la Amargura.

 

8

Le bohème arrive généralement à la capitale fauché mais gonflé d'espoir et d'illusions: «[...] se traslada a la corte, sin más fortuna, sin más capital que algunos reales en el bolsillo del chaleco, la fe en el corazón, las risueñas ilusiones del poeta en la mente, y un drama en el fondo del baúl» (Enrique Pérez Escrich, El frac azul. Memorias de un joven flaco, Imprenta y Librería de Miguel Guijarro, Editor, Madrid, 1875, p. 24).

 

9

Le bohème fin-de-siècle acquiert souvent une dimension picaresque: «bohemia» est souvent synonyme de «golfemia», titre donné à une version parodique de 1900 de La Bohème de Puccini par Salvador María Granés (1838-1911), son auteur. Opéra en un seul acte et quatre tableaux, les personnages des Scènes de Murger sont ridiculisés. La «bohemia» est toujours accompagnée de son double antithétique la «golfemia»: ces deux versants d'une réalité sont illustrés par le couple Max Estrella et Don Latino de Hispalis de Luces de bohemia. L'art de vivre bohème devient une survie, une lutte contre la faim (la faim est d'ailleurs l'une des constantes de la thématique picaresque qui revient en force sous la plume des auteurs bohèmes). Manuel Aznar Soler regroupe ces bohèmes affamés sous l'expression de «poetambre» créée par Cervantes dans Viaje del Parnaso et reprise dans le poème, «La capa de la bohemia», du bohème espagnol fin-de-siècle, Emilio Carrere: «La poetambre es para nosotros, por tanto, ese proletariado literario que, por su modernismo insobornable, va a ser víctima estructural del filisteísmo [burguesía] realista y naturalista dominante. Porque, en efecto, la poetambre modernista está condenada a ocupar sus trabajos y sus días en oscuros subempleos editoriales [...]»Modernismo y bohemia», in Pedro M. Piñero y Rogelio Reyes (eds.), Bohemia y literatura (de Bécquer al Modernismo), Secretariado de Publicaciones de la Universidad de Sevilla, 1993, p. 75).

 

10

Outre les passages de son roman qui soulignent la futilité de la vie bohème, notamment le chapitre où Marcel le peintre, conversant avec Rodolphe, le jour du réveillon de Noël, avoue l'erreur, le mensonge dans lequel ils vivent, Murger affirme dès sa préface écrite en mai 1850, sous forme d'axiome, que la bohème n'est qu'un passage, une transition: «La Bohème, c'est le stage de la vie artistique; c'est la préface de l'Académie, de l'Hôtel-Dieu ou de la Morgue» (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, Gallimard, 1988, Collection Folio, p. 34). Les moeurs et attitudes des personnages du roman de Murger -Rodolphe, Marcel, Schaunard et Colline- se retrouveront chez les vrais bohèmes de la bohème décadente, que l'on qualifie aussi de moderniste, car la deuxième bohème ne réinvente pas le premier âge mythique, mais le perpétue en l'adaptant à une époque où la bohème est devenue l'ombre d'elle-même; très vite, une caricature; et, à la longue, un déguisement grotesque et ironique: une bohème «esperpentique».