Mathilde Bourdon, Marthe Blondel, 1875, p. 7.

Ibid., p. 87. Le roman de Mathilde Bourdon qui est destiné «aux jeunes ouvrières comme un humble mais fidèle conseiller, comme un ami qui s'intéresse vivement à leur destinée» fut une source d'inspiration constante. C'est le cas de romans publiés par livraisons dans la presse ouvrière catholique comme ceux de l'écrivain Fermín Sacristán, auteur de nombreux récits courts édifiants et de feuilletons où le personnage féminin, d'origine modeste, joue le rôle d'ange gardien dans un foyer détruit par l'activisme politique du père qui participe aux grèves et revendications sociales. Fermín Sacristán est l'auteur de plusieurs feuilletons sur le problème social: Juanito Colores (1896), Emancipado (1896). Il est un collaborateur assidu de la revue El Obrero Católico publiée à Barcelone de 1895 à 1896. Citons également les romans destinés aux familles ouvrières: Historia de una familia obrera, Pedro Juan Antonio, ou dans des récits édifiants plus courts comme La modista (1893) de Francisco Paula Capella, El ángel bueno y el ángel malo (1898) de Ceferino Suárez Bravo. Dans toutes ces oeuvres qui mettent les lecteurs et lectrices en garde contre les dangers de l'industrialisation et dans les mêmes termes que dans Marthe Blondel, une vision idéalisée de la famille chrétienne est proposée aux lecteurs: prêtresse du foyer, gardienne des valeurs morales, la femme veille à ce que «règnent dans l'humble demeure l'ordre et la propreté, luxe du pauvre».