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HISTOIRE

Les origines: Lyon avant Rome
La colonie primitive
La capitale d'Auguste
Lyon aux Ier et IIe siècles
Les IIIe et IVe siècles
Historique des recherches

Les origines : Lyon avant Rome

Jusqu'à une date récente, on connaissait très mal l'occupation pré-romaine. Selon Strabon, historien grec de l'époque d'Auguste, le site de Lyon appartenait au territoire des Ségusiaves, dont la capitale était Feurs (Forum Segusiavorum), à partir de l'époque romaine du moins. Nombre d'historiens ont évoqué la présence d'une agglomération gauloise antérieure à la conquête, mais aucun vestige conséquent ni aucune preuve déterminante n'avaient confirmé ce fait qui semblait davantage appartenir au domaine de la légende. Le silence de César lui-même, dans sa Guerre des Gaules semblait contredire l'existence d'une telle agglomération.
Un texte, attribué autrefois à Plutarque, rapporte que deux frères Mômoros et Atepomaros (dont on a fait quelquefois des princes celtes et même rhodiens !), chassés du sud par Séseroneus, fondèrent une ville qu'ils appelèrent Lougdounon. Cette légende, qui n'est que la transposition de la fondation de Rome, conserve peut-être le souvenir de l'arrivée à Lyon de commerçants grecs de Marseille.
Une des grandes nouveautés de l'archéologie lyonnaise récente a été la découverte à Vaise, sur le site de Gorge de Loup, d'un gisement de l'époque de Halstatt, daté vers 500 av. J.-C., qui a livré des amphores de Marseille et quelques fragments de céramique attique. Depuis lors, d'autres gisements de la même époque sont apparus en différents points de la plaine de Vaise.
La période de « La Tène » est maintenant un peu mieux connue grâce à la découverte ces dernières années de gisements non seulement à Vaise mais aussi sur la colline de Fourvière. A Vaise, plusieurs fouilles de sauvetage ont montré des fossés dont le comblement a livré un mobilier datable de la fin du IIe siècle et du début du Ier siècle avant J.-C, comprenant plusieurs centaines amphores vinaires italiques (gréco-italiques et Dressel 1) associées à des céramiques campaniennes.
De toutes ces découvertes, la plus spectaculaire est celle faite en 1992, rue du Souvenir, où les fouilles ont mis au jour un grand fossé de 7 m de large et 2,7 m de profondeur, dégagé sur une quarantaine de mètres de long, ainsi que des vestiges de constructions en terre et en bois, appartenant à un bâtiment important. La nature exacte du site reste sujette à discussion. Il s'agissait en tout cas d'un établissement très riche, dénotant une forte influence romaine, comme l'atteste la présence de tuiles et d'enduits peints, chose tout à fait exceptionnelle à une date aussi ancienne.
A Fourvière, c'est la fouille du Verbe Incarné qui a révélé, en 1981 et 1983, deux grands fossés parallèles, antérieurs aux constructions romaines. L'un de ces fossés a livré un très abondant mobilier constitué à 95 % d'amphores et d'ossements animaux. On a cru dans un premier temps que ces fossés pouvaient appartenir à un camp militaire romain ou à un camp d'auxiliaires gaulois, qui aurait précédé de peu la fondation de la colonie. On est revenu depuis sur cette hypothèse. La découverte d'autres vestiges de fossés (rue Le Châtelier, Hôpital Sainte-Croix, Lycée de Saint-Just) montre l'existence de plusieurs ouvrages installés durant la première moitié du Ier siècle avant J.-C., dont la fonction pourrait être tout autre. L'hypothèse d'enclos à vocation cultuelles a été ainsi évoquée mais demande à être confirmée par d'autres découvertes. Il reste que les témoins d'une occupation de l'époque de La Tène sur le plateau de Fourvière sont désormais bien attestés, sans que l'on puisse parler pour autant d'une agglomération gauloise antérieure à la colonie. C'est sans doute à Vaise qu'il faut chercher les traces d'une installation gauloise dont nous ignorons encore l'importance exacte.

 
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La colonie primitive

L'histoire officielle de Lyon commence avec la fondation d'une colonie, par Lucius Munatius Plancus, lieutenant de César, en 43 av. J.-C. Nous avons en effet la chance de connaître cet évènement par plusieurs sources : en premier lieu par l'épitaphe de Plancus lui-même, dont le mausolée de Gaète est parvenu jusqu'à nous. Celle-ci enseigne à la postérité qu'il fonda en Gaule deux colonies : Lugudunum et Raurica (Augst en Suisse). La seconde source est un texte de Dion Cassius, historien grec du IIIe siècle. Ce texte célèbre, qui fournit le plus de détails, nous apprend que le sénat romain enjoignit à Plancus et à Lépide, respectivement gouverneurs de la Gaule Chevelue et de la Narbonnaise, de fonder une colonie pour ceux qui avaient été chassés de Vienne et s'étaient réfugiés au confluent du Rhône et de la Saône.

De la colonie primitive fondée par Plancus, on savait peu de choses, hormis son nom : "Colonia Copia Felix Munatia". Le rôle de Plancus fut d'ailleurs de courte durée puisque dès novembre 43, Marc-Antoine lui succédait comme gouverneur de la Gaule Chevelue. Ce n'est que depuis peu, là encore, que les fouilles du Verbe Incarné, puis celles réalisées depuis 1991 au-dessus du théâtre romain, dans le prétendu sanctuaire de Cybèle, ont révélé des traces de la première ville construite pour la plus grande partie en terre et en bois. On a cru pendant longtemps que le plateau de Fourvière n'avait été urbanisé qu'au IIe siècle après J.-C., à l'époque d'Hadrien, mais on sait maintenant qu'il n'en est rien et que la colonie occupait dès l'origine tout le plateau de la Sarra.
Les fouilles récentes ont montré l'existence d'un découpage en îlots réguliers correspondant à la trame urbaine primitive, qui s'est maintenue pour une grande partie durant toute l'époque romaine. Ces îlots de 37 m de large (soit 120 pieds) étaient divisés en plusieurs parcelles. Ils étaient bordés de portiques et délimités par des rues formées de graviers compactés.
On ne connaît pas encore d'édifice public datant de cette époque, hormis peut-être un bâtiment situé en façade du théâtre, dans lequel A. Audin a voulu voir le prétoire de Plancus, mais dont le plan comme la destination demeurent pour l'instant hypothétiques.

 
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La capitale d'Auguste

L'élévation de Lyon au rang de capitale des Gaules (Lyonnaise, Belgique et Aquitaine), sous le règne de l'empereur Auguste, peut-être lors de son séjour à Lyon en 16 avant J.-C., a été le point de départ d'une période d'embellissement de la ville qui s'est couverte de monuments dont plusieurs sont parvenus jusqu'à nous.
A cette époque remonte la construction du théâtre, située vers 15 avant J.-C., ce qui en fait le plus ancien de Gaule. Au-dessus du théâtre est édifié vers la même époque un palais luxueux que l'on pense être la résidence du gouverneur et peut-être celle d'Auguste lors de son séjour à Lyon entre 16 et 13 avant J.-C.
Du forum de la ville, qui cumule les fonctions de centre administratif, juridique, économique et religieux, on ne connaît pas grand-chose. Sa localisation à Fourvière à l'emplacement de la basilique est probable, mais son organisation nous échappe encore.
Durant le règne d'Auguste est créé le grand sanctuaire fédéral du culte impérial, dédié à Rome et à Auguste, et inauguré en 10 avant J.-C. par Drusus, le jour de la naissance de son fils Claude, le futur empereur. Ce sanctuaire, installé sur les pentes de la Croix-Rousse, nous est connu par une description de Strabon et par des monnaies frappées à Lyon qui reproduisent l'autel flanqué de deux colonnes supportant des victoires. Il accueillait tous les ans, le premier août, les représentants des 60 nations gauloises. A proximité du sanctuaire fut érigé un amphithéâtre, qui constitue le seul vestige de cet ensemble monumental encore visible aujourd'hui. On a eu la chance de retrouver sa dédicace en 1958, année du bimillénaire de la fondation. Celle-ci nous apprend qu'il fut construit en 19 après J.-C., par un des prêtres de Rome et d'Auguste, Caius Julius Rufus, noble gaulois originaire de Saintes.
Le sanctuaire fédéral avait son pendant dans la colonie, où les fouilles du Verbe Incarné ont mis au jour un sanctuaire du culte impérial, construit au début de notre ère, à l'emplacement de ce qui avait été interprété comme le « forum novum », et que l'on croyait construit à l'époque de Trajan. L'ensemble monumental comprenait un temple dont seul subsistait la fondation du podium, de 41 m par 32 m, précédé d'un autel ou d'un tétrapyle. L'aire sacrée était entourée par un vaste portique en U qui surmontait un cryptoportique, large de 12 m. Ce monument, de 120 m de long et 90 m de large, composait le plus grand sanctuaire de ce type connu en Gaule.

Capitale administrative et religieuse, Lugdunum s'est affirmée aussi dès l'époque d'Auguste comme un grand centre économique. La situation privilégiée de la ville sur l'axe Rhône-Saône faisait de celle-ci un relais du commerce entre la Méditerranée et les provinces nordiques. Lyon importait pour elle-même des produits de tout l'Empire, mais diffusait également ceux-ci dans toute la Gaule, par l'intermédiaire des grands négociants, comme les nautes du Rhône et de la Saône, armateurs du commerce fluvial et patrons des grandes corporations.
A cette époque se développent sur les berges de la Saône des ateliers de potiers dont les produits sont diffusés dans une grande partie de la Gaule, en particulier l'atelier de sigillée de la Muette, succursale d'Arezzo. Lyon sert en effet de base arrière pour l'approvisionnement des camps militaires lors des campagnes d'Auguste en Germanie et alimente en produits divers non seulement les camps du limes rhénan, mais aussi les cités civils.
On doit encore à Auguste l'installation d'un atelier monétaire, le principal atelier provincial frappant monnaies d'or, d'argent et de bronze. C'est également lui qui dote la ville d'une cohorte urbaine. Lyon est ainsi la seule ville de Gaule à posséder une garnison, préposée semble-t-il à la surveillance de l'atelier monétaire, comme semble l'indiquer le surnom « ad monetam » que porte au milieu du Ier siècle la XVIIe cohorte urbaine.

 
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Lyon aux Ier et IIe siècles
Les siècles qui suivent voient la prospérité de la ville s'affirmer dans tous les domaines.
La ville s'étend. La presqu'île, jusque-là fréquemment inondée, est peu à peu stabilisée et l'urbanisme semble s'y développer à partir de la deuxième moitié du Ier siècle après J.-C.
La ville se dote de nouveaux monuments comme les thermes de la rue des Farges édifiés à l'époque de Claude, ou l'odéon, construit à l'extrème fin du Ier siècle ou au début du IIe. C'est aussi l'époque des grands travaux de voierie et d'assainissement. Les rues recoivent un dallage de granit et l'on construit de grands égouts collecteurs.
Le commerce est florissant et des produits variés affluent de tout l'empire. L'artisanat y est prospère comme en témoignent les 97 inscriptions lyonnaises qui recensent des métiers artisanaux.
La richesse de la ville est illustrée par le don de 4 millions de sesterces que les lyonnais adressent à Néron après l'incendie de Rome en juillet 64 après J.-C. La ville est elle-même victime de ce fléau quelques temps plus tard, mais se relèvera rapidement de ce désastre, pour lequel l'empereur lui retournera les 4 millions de sesterces. Cet incendie, rapporté par Tacite et Sénèque, ne fut sans doute pas aussi important que la description apocalyptique de Sénèque le laisserait croire. Bien que ce dernier écrive à son disciple Lucilus « jamais aucun incendie ne brûla une ville avec un tel acharnement au point de rien laisser pour un second incendie », aucune fouille n'a jusqu'ici rencontré les traces de cette catastrophe sur la colline de Fourvière.
La ville reçut à plusieurs reprises la visite des empereurs. Caligula y séjourna deux fois en 39 et en 40 ap.J.-C. et c'est à l'occasion d'un de ces séjours qu'il fit mettre à mort, dans l'amphithéâtre, son cousin Ptolémée roi de Maurétanie. Vitellius y fit un court séjour en 69 après J.-C. de même que Domitien en 69-70 et en 83.
Trajan peut-être, et Hadrien sûrement, séjournèrent également à Lyon. Le voyage de ce dernier en Gaule, en 119 après J.-C., fut sans doute l'occasion de travaux d'embellissement et c'est pour cette raison qu'on lui a attribué l'agrandissement du théâtre.
Cependant c'est sans doute à l'empereur Claude, natif de la colonie, que la ville fut redevable de nombreuses largesses. La nouvelle titulature de Lyon, qui prend à partir de son règne le nom de « Colonia Copia Claudia Augusta Lugdunum », témoigne des bienfaits de Claude à sa ville natale. Le surnom de Claudia équivaut à une nouvelle fondation de la ville et certains auteurs ont pensé que Claude avait agrandi le territoire de la cité. Peut-être obtint-elle également à cette occasion le droit italique.
Avec l'avènement des Antonins, l'Empire, et avec lui la Gaule, atteint l'apogée de la « Pax romana », mais la fin du IIe siècle allait voir apparaître les signes avant-coureurs de la crise du IIIe siècle.
Lyon, ville cosmopolite, a vu se développer les cultes orientaux comme celui d'Isis et Sérapis, de Mithra ou encore de Cybèle, qui est attesté dès 160 par un autel commémorant un taurobole pour le salut de l'empereur Antonin. On a supposé, à tort ou à raison, que la rivalité entre les chrétiens et les adeptes de la déesse phrygienne avait été à la source de la persécution de 177. Quoi qu'il en soit, sous le règne de Marc-Aurèle a lieu la première persécution de l'Eglise de Lyon, qui nous est connue par la lettre des chrétiens de Lyon à leurs frères d'Asie, rapportée par Eusèbe de Césarée.
Septime Sévère avait résidé à Lyon comme gouverneur provincial et son fils, le futur empereur Caracalla, y naquit en 188. Quelques années plus tard, alors que Septime Sévère et Albin s'opposaient, Lyon optait pour Albin qui en faisait sa capitale. Mais cette lutte pour l'Empire se terminait avec la victoire de Sévère aux portes de Lyon, en février 197.

 
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Les IIIe et IVe siècles
Contrairement à ce que l'on a pu croire par le passé, la bataille de 197, et les conséquences désastreuses qui en découlèrent pour ses habitants, n'entraînèrent pas le déclin brutal de la ville. On considère plutôt aujourd'hui que la Gaule, et Lyon en particulier, connurent une renaissance à l'époque sévérienne. Aucun monument n'a pu être attribué avec certitude à ces empereurs, même si l’on a supposé une restauration du théâtre par Septime Sévère, mais beaucoup des riches demeures à mosaïques retrouvées notamment dans la presqu'île datent du IIIe siècle. De même, beaucoup des inscriptions qui nous sont parvenues datent de cette époque. Le commerce reste florissant; la ville continue à recevoir des amphores de tout le bassin de la Méditerranée, et les nautes du Rhône et de la Saône occupent toujours un rang privilégié.
Toutefois, cette embellie sera de courte durée. Les difficultés politiques et économiques se développent, annonciateurs de la crise, après l'assassinat d'Alexandre Sévère. La colline commence à se vider de ses habitants dans le courant du IIIe siècle et la ville se concentre peu à peu sur les bords des fleuves. Des quartiers peu urbanisés jusque-là, comme Saint-Jean, connaissent alors une occupation dense.
Lyon reste à l'écart de l'empire gaulois qui se crée à partir de 260 avec l'usurpateur Postumus installé à Trèves.
Désormais, les empereurs de passage à Lyon ne laissent pas que des bons souvenirs : en 275, Aurélien exerce une répression sanglante sur les lyonnais, pour une raison encore peu claire aujourd'hui. La réforme de Dioclétien à partir de 293 rabaisse Lyon au simple rang de capitale de province, la Lyonnaise, tandis que Trèves lui succède comme capitale des Gaules et que le Conseil des Trois Gaules est supprimé.

Bibliographie

• Audin A. 1964 : Essai sur la topographie de Lugdunum, Lyon, 1964, 3e édition.

• Audin A. 1965 : Lyon, miroir de Rome dans les Gaules, Paris, Fayard, 1965. 223 p.

• Audin A. 1985 : Le dossier du sanctuaire de Cybèle et de ses abords, Gallia, 43, 1985, p. 81 126.


• Desbat A., Eyraud A., Helly B., Tavernier D. 1977 : Les thermes de la rues des Farges : une récente découverte à Lyon de bains publics à l’époque romaine, Archéologia, 111, 1977, p. 6-15.

• Desbat A. 1984 : Les fouilles de la rue des Farges à Lyon, 1974 1980. Groupe lyonnais de recherches en archeologie gallo-romaine, Lyon, 1984. 107 p.

• Goudineau C. (dir.) 1989 : Aux origines de Lyon, DARA, n° 2, série lyonnaise, 1, Lyon, 1989. 128 p.

• Lucas G., Decourt J. C. 1993 : Lyon dans les textes grecs et latins, Travaux de la maison de l'Orient, 23, 1993. 173 p.

• Mandy B. 1983 : Lyon, le quartier antique du Verbe Incarné, Histoire et archéologie, Les dossiers, 78, nov. 1983, p. 23 26.

• Wuilleumier P. 1953 : Lyon, métropole des Gaules, Paris, Les Belles Lettres, 1953, 117 p., 12 pl.

 
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Historique des recherches

L'intérêt pour les antiquités romaines de Lyon a commencé dès le début du XVIe siècle. Symphorien Champier publie en 1507, son De antiquitate Lugduni et constitue le premier recueil des inscriptions. D'autres érudits rassemblent des collections d'antiques comme Pierre Sala, dans son domaine de l'Antiquaille que François Ier viendra visiter, ou Claude Bellièvre qui fera acquérir la table de Claude en 1529 par les échevins de Lyon.
Malgré cela, jusqu'à une date récente, les monuments antiques encore visibles dans la ville se limitaient à l'odéon, longtemps considéré comme le théâtre, et quelques portions de l'aqueduc du Gier.
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que sont engagées de véritables fouilles comme celles entreprises par Adrien Lafon dans sa propriété, et qui devaient le conduire à identifier à tort un amphithéâtre à Fourvière. Toutefois, les premières fouilles importantes ont été celles réalisées à Trion, en 1885 et 1886, à l'occasion de la construction du chemin de fer de Vaugneray et qui ont été publiées par A. Allmer et P. Dissard.
Au début du XXe siècle, Ph. Fabia et C. Germain de Montauzan ont entrepris quelques campagnes de fouilles systématiques sur la colline de Fourvière, mais la guerre de 14/18 devait interrompre cet élan.
Une nouvelle impulsion fut donnée à partir de 1933 avec l'ouverture du grand chantier archéologique de Fourvière. Ces fouilles, destinées au départ à retrouver l'amphithéâtre des martyrs, mirent au jour le grand théâtre, et se sont poursuivies de manière continue jusque dans les années 80, d'abord sous la direction de Pierre Wuilleumier, puis sous celle d'Amable Audin.
A partir des années 60 et surtout 70, s'ouvre une ère nouvelle avec le début des fouilles de sauvetage dues au développement des travaux d'urbanisme. Des surfaces importantes du tissu urbain antique vont être explorées et, chose nouvelle, des quartiers d'habitation sont exhumés, en particulier rue des Farges ou dans le clos du Verbe Incarné.
Dans les années qui suivent, le renforcement des moyens de l'archéologie préventive va entraîner une multiplication des interventions archéologiques dans des secteurs de la ville peu explorés jusqu'ici comme la presqu'île, où la création de grands parkings souterrains (place Bellecour, place des Terreaux, place des Célestins, place de la République et place de la Bourse) mais aussi de la ligne D du métro (place A. Max) a apporté une riche moisson d'informations.
Dans le même temps, d'autres opérations vont concerner la plaine de Vaise, un secteur de l'agglomération tenu jusque-là à l'écart des recherches archéologiques, car longtemps considéré comme insalubre. A partir de 1984, avec les travaux de la ligne D à Gorge de Loup, va s'enchaîner une succession d'opérations, dont la plus importante a été la réalisation du périphérique nord de Lyon, qui vont complétement renouveler notre vision des origines de Lyon. Ces travaux réalisés en différents points de la plaine de Vaise ont révélé en effet des traces d'occupations néolithiques, de l'âge du Bronze, de l'époque de Halstatt et de La Tène.
Chaque année, un nombre plus ou moins important d'opérations continue à enrichir de nouvelles données notre connaissance de la ville antique et de ses abords.

 
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